jeudi 31 octobre 2013

Paix en Syrie



La question syrienne semble être passée au second rang des informations comme si la guerre qui continue de tuer chaque jour des civils était devenue depuis quelques semaines un conflit de basse intensité détruisant pourtant une société, des villes, des villages, une économie, mais en définitive ne bousculant pas les grands équilibres internationaux.

La guerre Iran-Irak qui fit des centaines de milliers de morts s’est poursuivie au cours des années quatre vingt du siècle dernier, sans troubler véritablement les grandes puissances de la planète.
Les multiples guerres qui touchent aujourd’hui le continent africain n’intéressent personne. Elles peuvent bien tuer des millions de gens et se poursuivre indéfiniment dans la mesure où les grandes sociétés multinationales  continuent d’y exploiter les richesses.

L’équilibre actuel des forces en Syrie nous indique clairement qu’il n’y a pas d’autres solutions que la négociation entre les belligérants. Cette négociation qui ne peut plus être repoussée doit réunir l’ensemble des parties. Elle doit être accompagnée d’un cesse-le-feu immédiat, garanti par l’ONU et soutenu par les grandes puissances.
La communauté internationale doit cesser tout soutien, qu’il soit diplomatique ou militaire, de toutes les parties en présence qui préconisent ouvertement quelque forme que ce soit de violence, de fanatisme ou d’extrémisme. Le respect de la dignité de la personne humaine aussi bien que de ses droits devrait constituer un préliminaire pour toute aide matérielle.

A moins de vouloir épuiser ce pays jusqu’à sa disparition pure et simple de la carte des nations, et le transformer en un territoire morcelé et tenu par des communautés exclusives, à moins de vouloir pousser à l’exil de millions de Syriens dans les pays limitrophes comme le Liban, contribuant ainsi à les accabler terriblement et à les déstabiliser de manière durable et irréversible, il est impératif de tout faire pour que cette négociation se mette en place le plus rapidement possible. Il faut sauver la Syrie d’une disparition certaine, si rien n’est fait.

Les derniers temps, il a semblé que cette négociation était maintenant possible. Une fenêtre vers la paix ne s’est-elle entrouverte en septembre suite à l’échec d’une intervention armée de la France, de l’Angleterre et des Etats-Unis ?
Les peuples se sont alors réjouis que la menace d’attaques aériennes contre la Syrie ait cessé et beaucoup ont soutenu, jusqu’au Comité Nobel, le lancement d’un processus qui vise à la destruction de toutes les armes chimiques trouvées sur le sol syrien.

Il devenait alors évident que la seule voix raisonnable était de se mettre autour d’une table et de discuter d’un avenir pour ce peuple qui souffre et risque de disparaître.
Cette semaine, les responsables des communautés jésuites du Proche-Orient lancent un appel à la réunion d’urgence « d’une conférence de paix pour trouver un accord commun qui puisse sauvegarder les vies des Syriens ».
Ils avertissent aussi que les solutions préconisant l’exil ou l’élimination des communautés chrétiennes de Syrie sont inacceptables.
Comment condamner les Chrétiens à l’exil alors qu’ils sont présents en Syrie depuis 2000 ans ?
De toutes nos forces, il faut alerter l’opinion internationale sur la tragédie syrienne et demander aux parties d’écouter la voix de leur conscience et de ne pas s’enfermer dans leurs propres intérêts. Le conflit en Syrie doit cesser au plus vite !


François Baudin 

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