mardi 20 janvier 2015

Aveugles

AVEUGLES


Aveugles, mes frères qui ne voyez jamais
Un funeste destin comme lendemain mauvais
Le vent qui souffle ici n’est plus un alizé
Mais un terrible orage dans un ciel de janvier


Personne ! Oh non !Qui ce jour entend le cri muet :
Je ne suis pas Charlie, ni même Mahomet
Peuple des faubourgs que tous veulent enfermer
Suffit de dire un mot pour vous faire condamner

J’aimais Cabu et Charb, mais ne puis supporter
De voir ainsi le peuple à ce point manœuvré
Par quelques hommes qui avec nos cœurs valsent
Et nous mènent laisse au cou qu’ils nous passent

Ils écrivent à la porte :
Ici aucun espoir, ici il vous faudra
De longues années avant de voir le jour
Le matin qui se lève sur la cour
Et le froid toujours entre les draps
Mon âme s’en va mourir là où le vent l’emporte

Notre pays s’enfonce dans une nuit terrible
D’où certains ne reviennent jamais
Chacun deviendra s’il ne prend pas garde
Le chien, la cible, celui que tous regardent
Mais que personne n’aimait
Tout cela semble écrit comme sur une bible.

L’espoir renaîtra celui d’un peuple fier
Qui se soulève en masse contre tous ses faux maîtres
La France n’est pas venue à l’appel des puissants
La France debout n’a pas le goût du sang
Nous retrouverons le ciel radieux et nos ancêtres
Maudite soit la nuit noire et son nœud de vipères

François Baudin


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