jeudi 21 avril 2016

Espérance


Le projet d’un monde meilleur est-il en roue libre ? La gestion d’un système économique et social mondialisé, libéré de ses contraintes et de ses responsabilités, nous mène-t-il vers l’abîme. Que cet abîme soit écologique, social, politique, humain ?
Les conflits meurtriers dont nous sommes aussi les victimes, ne sont-ils pas les symptômes d’une époque livrée à la prédation des plus puissants ?
Le triomphe de l’égoïsme, de la loi de la jungle, ou de ce que l’on nomme la concurrence de tous contre tous, annonce-t-il la disparition définitive de l’idée même d’un monde juste et fraternel ?  

La crise permanente de l’humanité que nous vivons depuis au moins deux décennies, appelle des réponses. Les centaines de milliers de réfugiés qui fuient la guerre, la misère et viennent mourir sur les plages ou devant les murs de nos villes, nous appellent aussi au partage, à l’accueil. Ils demandent des réponses.
 Ces réponses, les jeunes rassemblés sur les places publiques de notre pays les cherchent également ; ils tentent de nous les apporter depuis quelques semaines.

Actuellement c’est la jeunesse du monde qui réveille les peuples endormis : en Europe, mais aussi aux Etats-Unis, à Hong Kong, en Inde ces derniers jours, et dans le monde arabe lors du printemps 2011 lorsque tout a commencé : un peu partout la jeunesse se rassemble et se projette dans un autre possible.
La jeunesse dit : nous ne voulons pas vivre dans le monde qui nous est proposé comme seul possible.
« On vaut mieux que ça ». On ne veut pas de cette vie qu’on nous impose. On ne veut plus de ce monde ancien.

Mais la jeunesse n’est pas que la jeunesse, elle est bien plus qu’elle-même car elle est l’avenir de l’humanité tout entière. Elle en est le symbole d’ouverture, de disponibilité, de liberté aussi, car elle n’est enchaînée par aucune contrainte définitive. Par aucun enfermement.  

L’humanité est en crise. Si on survole très rapidement l’histoire contemporaine depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, on peut distinguer deux cycles d’une trentaine d’années chacun : le premier qui va de 1945 jusque dans les années 1980 : au cours de ce premier cycle, il y avait deux mondes : celui dit libéral et démocratique et celui dit socialiste. L’un empêchant l’autre de dominer totalement la planète. C’était comme on l’a dit la guerre froide entre ces deux mondes. Depuis la chute du socialisme au cours des années 1980 : un seul monde possible est proposé, un seul système est présenté comme l’unique système. On a même parlé à cette époque de la fin de l’histoire.
Or aujourd’hui on a le sentiment que l’histoire se réveille, on a l’impression qu’on sort du cycle historique qui a produit au cours de la dernière période des injustices terribles, des inégalités monstrueuses et des guerres permanentes.

Depuis quelques années, l’histoire s’est réveillée et à l’horizon un souffle nouveau se lève.
C’est cette espérance que nous devons saluer, malgré la réalité qui quotidiennement vient nous rappeler que beaucoup de nos frères humains sont dans une grande détresse.
Mais justement seule cette espérance nous permettra de bâtir un autre monde.

François Baudin

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