mercredi 6 avril 2016

La nuit debout



La nuit debout

Gardien qu’en est-il de la nuit ?
Mais de quelle nuit nous parle la question?
Celle où la multitude est plongée ?
Qu’en est il de cette nuit qui dure?
Le veilleur est-il encore sur la tour ?
Est-il encore possible d’attendre l’aube ?
Le matin viendra-t-il jamais ?

Qui interroge ainsi le gardien ?
Dort-il lui aussi ?
S’est il endormi sur son chemin de ronde ?
Y a-t-il un gardien du gardien ?
Est-ce le peuple qui dort ?
La multitude endormie ?

L’oppression de la nuit
Ne quitte pas celui qui pense
Et s’en libère pourtant

Penser la délivrance 
Œuvrer à son aurore

Toi qui a consacré ta vie à préparer le jour
À l’annoncer souvent
Le veilleur répond : le matin vient, le jour tant attendu
Sa plénitude

Mais faut-il encore attendre ?

La nuit est tombée j’avais trente ans à peine, et semble définitive
Que nous est-il arrivés à tous ?
C’est incompréhensible
Désormais nous y sommes,
Nos dévouements, sont-ils restés lettres mortes ?
Faut-il succomber à la désespérance ?
Comme à l’impératif.

Alors parlons d’elle.
Qu’en est-il de cette nuit ?

Mais la nuit quelle est-elle ?
Quel genre de nuit
Elle garde tout de même
La puissance du veilleur
Celle du matin qui vient
Sans oppression
Et devient jour

La nuit est l’autre nom du jour
Elle est son nom nocturne
Son infini possible
Que l’homme prend sous sa garde.
Pour que le jour advienne

Et la détruise 

François Baudin

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